Le forage est une opération qui consiste à creuser un trou dans la terre en vue d’en extraire des ressources naturelles telles que le pétrole, l’eau, des ressources minières, ou tout simplement à des fins purement scientifiques.

Le forage d’eau, une petite histoire

Les premiers forages d’eau connus ont été réalisés en Mésopotamie il y a 8 000 ans. En Égypte, le « puits de Joseph », d’une profondeur d’environ 100 mètres et datant de 3 000 ans avant notre époque, est encore visible près du Caire. De nombreux autres puits du même âge ont irrigué l’oasis de Ghadames (dans le territoire de Fezzan, en Libye).

En Chine, la pratique est également millénaire. Les Chinois ont effectué des forages qui peuvent atteindre une profondeur de 1 500 mètres avec des tiges de bambou assemblées. En France, le plus vieux puits, celui de Saint-Julien-le-Pauvre, dans le 5e arrondissement parisien a été construit au VIIe siècle. Les forages de puits jaillissants ont également été pratiqués au Moyen-âge, précisément en 1126 à Villiers-en-Artois, donnant ainsi naissance à la technique de forage de puits dits « artésiens ».

Les sciences de l’eau n’ont jamais cessé d’évoluer de l’Antiquité à nos jours, permettant à différentes techniques de forage de voir le jour.

Les techniques de forage d’eau

Il y a plusieurs méthodes de forage d’eau, selon le type de terrain et le débit d’eau recherché.

Le forage par percussion

Cette méthode de forage est effectuée à l’aide d’un foret attaché à un câble, élevé et abaissé à répétition, de façon à creuser un trou de plus en plus profond avec une tige. Cette technique millénaire s’est beaucoup améliorée avec la motorisation. Elle ne coûte pas cher et s’avère très fiable pour le forage de puits d’eau profond, même dans des formations dures. On reproche néanmoins à cette méthode de forage d’être trop lente.

Le forage par rotation

Le forage par rotation est le plus pratiqué. L’outil de forage est équipé d’un trépan, monté au bout, qui effectue à la fois un mouvement rotatif et est soumis à une action de poids ou de pression hydraulique. Cette méthode nécessite l’utilisation de fluide de circulation, mais permet de réaliser un puits d’une profondeur importante.

Le forage par marteau

Cette technique combine les forages par percussion et par rotation. On utilise un marteau pneumatique commandé par injection d’air à forte pression. Elle peut uniquement atteindre 300 mètres de profondeur. La méthode permet de forer des roches dures comme le granit à l’aide d’un marteau pneumatique appelé MFT ou marteau fond de trou.

Le forage par curage

Également appelée forage par louvoiement, cette technique consiste à effectuer une trajectométrie de forage non verticale. Cette méthode est efficace pour des puits de formation meuble. Le forage est terminé une fois qu’on atteint un terrain dur.

Le forage à godet

Cette technique de forage utilise ce qu’on appelle godet à clapet ou bucket. L’opération consiste à creuser le sol et à remplir de déblai le cylindre qui le constitue, par battage en cas de terrain dur ou par rotation si le terrain est meuble.

Réglementation de puits et forage en France

La réalisation de forage est soumise à une réglementation en fonction de l’utilisation et de la localisation. Il existe un guide d’application publié par arrêté ministériel du 11 septembre 2003, relatif au forage de puits non domestique (un prélèvement supérieur à 1 000 m³ par an), ainsi que par décret 2008-652-2 relatif à la réglementation du forage à usage domestique (utilisation inférieure à 1000 m³/an).

La réalisation de forage à usage domestique requiert une autorisation de la mairie de la commune où les travaux seront effectués. La déclaration doit être faite au plus tard 1 mois avant le début des travaux.