Métier de cordonnier et débouchés
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Métier de cordonnier et débouchés

Le cordonnier est l’artisan fabriquant et réparant des chaussures en cuir. Même si les plus vieilles chaussures ont été découvertes en Arménie il y a 5500 ans, le premiers cordonniers connus sont ceux de la Grèce antique. En France, dès le Moyen âge, les ouvriers cordonniers formaient une corporation, ressemblant au syndicalisme actuel. Les cordonniers voyagent beaucoup, se rencontrent pour partager leurs expériences et se perfectionner. Paris, Rouen et Toulouse sont les villes où l’on trouvait les meilleurs cordonniers de France. À l’époque, seuls les nobles chaussaient du cuir et les faisaient même réparer en cas d’usure. Le peuple portait des sabots en bois. Les plus nantis avaient du cuir seulement au bout de leurs chaussures.

Modernisation du métier de la cordonnerie

Le métier s’industrialise sous le règne de Henri IV. Dès le début du XXe siècle, la fabrication des chaussures à prix accessible a fait disparaître petit à petit le métier de savetier (celui qui répare des chaussures usagées), le coût de réparation étant l’équivalent à celui d’une chaussure neuve. Les Français achètent en moyenne 3 nouvelles paires de chaussures par an, les Françaises un peu plus avec 6 paires annuellement, détenant le deuxième rang dans le monde, juste derrière les Américaines.

En parallèle, le métier de cordonnier a évolué, avec des activités diversifiées pour rentabiliser l’affaire. Le cordonnier fabrique et répare toutes sortes d’accessoires vestimentaires en cuir : les chaussures, les ceintures, les sacs… Le cordonnier multiservices, à part ses activités de fabrication, réparation et de rénovation d’articles en cuir, vend également des articles en cuir, fait de la duplication de clés, de confection de tampon, de gravure et d’affûtage d’objets (couteau, ciseaux…)

Avec la concurrence chinoise et d’autres pays d’Asie et d’Europe de l’est, l’industrie française de cordonnerie perd les deux tiers de son marché. Le nombre de cordonniers en France a diminué considérablement, de 8 500 à 3 500 en seulement dix ans.

Mais le métier de l’artisan cordonnier n’est pas pour autant voué à disparaître, il continue d’exister et à bien nourrir son homme. Chausser du fait main et du sur-mesure reste toujours prestigieux. Le salaire moyen d’un cordonnier est de 2 160 €, l’équivalent de celui de l’infirmier après 5 ans de carrière. Il peut toucher jusqu’à 3 929 € bruts par mois.

Formation pour devenir cordonnier

Pour devenir cordonnier, il y a des formations, permettant l’obtention de certificat d’aptitude professionnelle, avec le statut d’ouvrier spécialisé :

Le CAP chaussure : permettant de réaliser tout type d’articles chaussant en cuir ou en matériau souple.

Le CAP cordonnier bottier : le titulaire du certificat est capable de fabriquer des chaussures en cuir sur mesure à la main, en assurant tout le processus de fabrication et la réparation de tout objet en cuir et en matériau souple.

Le CAP cordonnerie multiservices : le titulaire du certificat est un ouvrier qualifié. Il est capable d’assurer tous les travaux relatifs à la cordonnerie multiservices, sous la supervision d’un responsable : relation avec la clientèle, réalisation des travaux sur chaussures, duplication de clés, affûtage et aiguisage, confection de tampon…

La formation est accessible à l’issue du niveau secondaire et dure 2 ans.

Ouvrir sa propre cordonnerie

Le CAP cordonnerie multiservices est la qualification la plus appropriée pour celui qui souhaite ouvrir sa propre cordonnerie. On estime quelque 500 départs en retraite d’ici 2023, laissant du coup des postes vacants et des ateliers de cordonnerie qui cherchent des repreneurs. C’est une excellente occasion pour bénéficier de formation et de conseils auprès d’un artisan expérimenté, de se familiariser avec le matériel en place et de profiter ensuite d’une clientèle déjà constituée.

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